Repas entre amis -|P.V Laura|-

Nous étions un mercredi, et il était midi. En quoi ceci est-il important? Juste parce que c'est ce jour-là que, pour le déjeuner, Billy Santiago avait décidé d'inviter sa petite soeur de coeur à venir manger avec lui. Il aurait pû choisir un autre endroit, c'est vrai, mais il avait tellement peu l'habitude de venir à McDonald qu'à chaque fois, il en était heureux. Evidement, la simple pensée qu'un jeune américain ne connaissait pas ce fast-food connu dans le monde entier pouvait laisser penser à tous que c'était un autre monde que le sien. Mais Billy n'était pas un américain, et il était encore moins comme les jeunes de son âge. Elevé en Espagne, son pays natal, il aurait sans doute pû se rendre à McDo là-bas, sauf que ses parents, et surtout son père n'était pas très enclin à s'imaginer voir son fils sortir pour manger dans un fast food. S'il avait ne serait-ce qu'une fois pensé à le laisser sortir... Parce que son père n'avait pas d'autres idées pour Billy que celle de le former. Alors oui, il sortait parfois, pour aller dans desforêts aussi dense les unes que les autres pour trouver des personnes à tuer, à faire une chasse à l'homme, ou bien simplement pour s'afficher comme un type fort, riche qui séduisait les filles à tour de bras. Son père voulait que tout le monde, y compris la population espagnole non magique soit impressionné par son fiston, qu'il ne devait sans doute même pas aimer. Cette révélation ne ferait aucun effet à Billy d'ailleurs. Assez gaie comme histoire, n'est-ce pas? Billy n'avait pas grandit comme un autre gamin, et c'était sans doute ce qui faisait qu'il n'avait pas eu l'occasion de faire des choses que tous connaissait. Ca faisait 2 ans qu'il vivait aux Etats-Unis, et il passait beaucoup de temps à justement rattrapper le temps perdu. Il sortait donc beaucoup, faisait le tour des bars pour être comme tous les autres, même s'il lui arrivait parfois de se retrouver sans qu'il ne s'en rende compte en train de se battre contre un homme qui n'avait à son avis pas eu une comportement decent avec une jeune femme ou un enfant.

Parce que oui, Billy était comme ça. Après avoir fait le mal toute sa vie, il se retrouvait en train de faire ce qu'il avait toujours rêvé de faire: défendre la veuve et l'orphelin. C'était tellement étrange au fond... Mais bon, il ne fallait pas partir dans ce sombre passé qui était le sien: il était là pour passer une merveilleuse après-midi avec sa meilleure amie, l'une de ses seules. Leur rencontre avait était tellement étrange quand il y pensait. Il ne se souvenait même plus qui avait sauvé qui des griffes du démon. Elle devait le chasser compte tenu de sa situation de sorcière, et lui devait être chassé, compte tenu de sa situation de fuyard, traître à sa famille et sa condition. M'enfin, Laura n'était pas au courant de tout cela, et il espérait que cela durerait longtemps. Comment pourrait-elle continuer à être son amie si elle savait qu'avant il avait fait le mal? Bien sur, il tentait de se reprendre, il faisait ce qu'il pouvait pour se faire pardonner, mais on ne rettrappe jamais ses erreurs. C'est ainsi que, vêtu d'un jean et d'un marcel blanc, Billy était entré au bureau de la jeune femme et l'avait fait demandée. Elle n'était pas au courant de sa venue. Sans doute parce que de toutes les façons il ne prévenait jamais de ses faits et gestes? Elle aurait pû être à une réunion, s'aurait été la même chose. Quoi qu'il l'aurait sans doute sû si elle avait été en réunion: ils s'appellaient chaque soir, se racontaient leur journée. Enfin, Laura parlait déjà bien plus que lui. Déjà parce que sa vie était sans doute bien plus interessante que celle du bel espagnol, et puis parce que jamais on avait appris au jeune homme à parler. Au contraire, on lui avait toujours appris à garder ses sentiments pour lui, à taire ce qu'il pensait et ressentait. On lui a appris à ne jamais parler de lui. Et c'est ce qui se passait généralement. Quoi que le contact de Laura l'aidait à sortir de ce système que son père l'avait forcé à adopter. Il changeait de jour en jour, il le sentait. La jeune femme sortit de son bureau, et Billy lui offrit un large sourire. Elle était l'une des rares personnes à pouvoir le voir sourire ainsi, sans doute même la seule. Il s'avança vers elle, lui offrant son bras. Il avait tellement l'habitude de venir la chercher pour qu'ils mangent ensemble:
"Salut Laura...Aujourd'hui je t'invite à McDo, ça te va?"

Ces quelques années à San Francisco avaient légèrement amenuient son accent, mais pas encore suffisement pour qu'il puisse passer totalement innaperçu. Mais ça allait très bien à Billy, un charme latin sur lequel on insistait, et puis surtout il gardait une partie de son passé, il se souvenait de pourquoi il se battait, même s'il était certain qu'il ne pourrait jamais l'oublier.

Le bruit que faisait sa collègue qui tapait sur le clavier de son ordinateur commençait à être fatiguant. Sa collègue tapait à deux à l'heure en plus. Son bureau lui manqua tout d'un coup. Parce que oui, la jolie demoiselle était en pleine réunion. Il s'agissait d'organiser comment et ce que ferait le magazine pour couvrir l'évènement que sera la venue d'un célèbre styliste français ici, à San Francisco. La Directrice voulait organiser quelque chose et alla avait réuni la plupart des employés du Runway pour réfléchir à une idée. Certains voulaient faire un magazine spécial, d'autre pensait juste qu'un interview du styliste en question suffirait,...et j'en passe! Le tout était un peu confus, pas bruyant mais confus. Cela aurait pu être comme dans la cours de récré, des mots par ci par là, tout le monde qui parle en même temps...Ce n'était jamais le cas au Runway Magazine et ce n'était pas plus mal d'ailleurs. On devait cela évidemment à la Directrice qui dirigeait le tout d'une main de fer. C'était sûrement grâce à elle que le magazine s'était fait un grand nom dans le milieu.

Laura avait eu la malchance de s'assoir à côté d'une de ses collègues qui était en quelque sorte chargée de trouver des informations et idées. Ou alors, elle devait noter ce qu'il se disait, enfin les idées quoi! Le truc était qu'elle en avait plus que marre. Elle tapait trois fois plus vite qu'elle! Autrement, la jeune femme n'avait pas encore ouvert la bouche depuis le début, sûrement parce qu'elle était assez fatiguée. Hier, elle avait été à la chasse aux démons avec Laurie, à la demande de cette dernière. Elle s'était couchée donc assez tard avec des courbatures un peu partout et avait dû se lever comme d'habitude.

La réunion devait se terminer vers midi. Laura avait hâte d'aller déjeuner, son ventre criait famine comme on dit. La jeune femme n'avait pas vraiment d'idées en ce qui concernait la venue du fameux styliste français. Elle l'avait dit clairement à tout le monde. Quand on travaillait dans ce genre d'endroit, tout le monde devait savoir qu'on ne pouvait pas avoir de l'inspiration ou des idées 24h/24h! Donc, c'est avec soulagement, que la demoiselle se leva quand la Directrice annonça la fin de la réunion. Lau' récupéra ses dossiers et dans un léger brouhaha, elle sortie de la salle de réunion en papotant avec d'autres collègues. Elle passa par son bureau pour déposer ses dossiers puis comme les autres, elle chercha à sortir du bâtiment pour aller déjeuner. Mais elle fut surprise de tomber sur Billy en chemin! Laura sourit en le voyant en marcel blanc. Si la Directrice arrivait, elle serait sans doutes capable de le tuer sur place! Elle prit son son bras, tout sourire.

Bien sûr que ça me va! Autrement je me tapais un tête à tête avec ma salade!

Entre ça et le fait d'aller au McDo avec son frère de coeur comme elle aimait l'appeler, le choix n'était pas trop dur! C'est ainsi que les deux compères sortirent du grand bâtiment qu'était le Runway Magazine, bras dessus bras dessous pour aller vers le McDonald. Déjeuner avec Billy lui ferait du bien, surtout après ce genre de réunion.Gardant le sourire, Laura reprit.

Alors, quoi de neuf dans ta petite vie?

Billy attendait depuis quelques minutes lorsqu'il reconnut la chevelure blonde de sa meilleure amie. Un réel sourire éclaira son visage tandis qu'elle vint vers lui, prenant le bras qu'il lui tendait. Il avait vraiment de la chance de l'avoir rencontré. S'aurait été une grosse perte pour lui sinon. Il aurait peut-être pû tomber amoureux d'elle, mais le destin en avait décidé autrement. Et au fond, c'était tant mieux. Il préférait amplement la relation qu'ils avaient maintenant qu'une quelconque autre relation qu'ils auraient pû avoir. Les vies de couple, ce ne devait décidément pas être une chose des plus interessante, des plus agréable non plus. Enfin, il faut dire que Billy n'avait pour seul exemple de vie conjugale que sa mère et son mère. Sa mère qui était forcée d'obéir à son père, condamné à ne jamais pouvoir se téléporter par un sort quelconque. Autant dire donc que Billy n'avait que peu d'estime pour un couple. Une mère malheureuse, un père détestable et odieux avec elle, ça lui avait amplement suffit comme exemple. D'autant plus qu'il ne pourrait jamais être amoureux de Laura. A une époque oui, il aurait pû. Il aurait pû sans aucun doute. Laura était superbe, et adorable, mais non. Leur nuit ensemble leur avait sans aucun doute fait comprendre cela, en tous cas, lui l'avait compris. Ils n'étaient pas amoureux l'un de l'autre, juste de grands amis, de très grands amis. Les meilleurs sans aucun doute. Ils étaient plus faits pour se soutenir comme des frères et soeurs qu'autre chose. Longtemps, Billy espérait que cela durerait longtemps. Parce que l'Amitié avec un grand A ne se trouvait pas toujours facilement, et là, il l'avait trouvée. Oui, elle se trovuait facilement si, comme lui, on pouvait faire vivre des choses. A ce moment-là, effectivement, son chat était son meilleur ami, mais c'était différent. Il voyait mal le félin lui raconter sa vie et lui dire ce qui se passait dans un bout de papier. Ce serait... Assez particulier, oui. Bref, la jeune femme accepta avec plaisir son invitation, et sa réflexion le fit même sourire.

"Tête à tête avec une salade? Oui, il faut vraiment mieux être avec moi je crois"

Oui, vraiment. Il avait sans doute une bien meilleure discussion que des feuilles vertes! Et c'est sur cette phrase que les deux amis se décidèrent à se rendre, bras dessus, bras dessous vers McDo. Billy était déjà en train de se demander ce qu'il allait manger! La jeune femme lui demanda ce qu'il y avait de beau, de neuf dans sa ptite vie. Et pour tout dire, rien de bien spécial. Mais Billy allait lui sortir quelque chose parce que... Parce qu'il ne voulait pas alerter son amie sur sa vie d'avant. Il savait que bien souvent la vérité finissait toujours pas se savoir mais pas encore. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il lui mentait pour mieux lui faire du mal parce qu'au fond il n'était qu'un démon. Et c'était comme un démon qu'il se voyait d'ailleurs. Non, avant de la voir fuir, avant qu'elle ne lui en veuille, il voulait trouver quelque chose pour prouver qu'il avait changer. Comme quoi, il n'était pas tellement malin: ne lui avait-on jamais dit que parfois la vérité suffisait à tout changer? A se faire pardoner? Non, on ne le lui avait jamais dit. Tout ce dont on lui avait parlé c'était que la vérité faisait mal et que seul le mensonge pouvait nous sortir des pires situations, que mentir aux autres permettaient de se préserver, que la vérité était pour les faibles. Et autant dire que dans l'esprit de Billy, ces théories absurdes avaient fait leur chemin, lui empêchant de penser autrement. Plus ça allait pourtant, et plus il se demandait s'il ne devait pas dire la vérité sur son passé. La jeune femme le connaissait à présent, elle comprendrait. Laura comprenait tout.

"Pas grand chose à vrai dire. Tu me connais: chaque matin je jubile en me disant que tu te lèves tôt alors que moi je fais la grasse matinée, ensuite je cours et je viens te chercher... Enfin aujourd'hui j'ai cherché un travail, mais bon, rien de bien interessant... Et toi alors? Ce doit être plus interessant, non?"

Oui, il avait cherché un travail, mais il ne trouvait pas. Il ne savait pas bien ce qu'il pouvait faire avec ses faibles connaissances, et puis étrangement, il avait envie d'être dessinateur, ou bien guitariste professionnel... Ou peut-être prof de danse espagnole?! Ce serait une bonne idée... Ou d'espagnol, simplement. Oui, un éclair de génie venait de le traverser en ce moment précis et il laissa échapper un léger cri de joie. Tout était léger dans les expressions de Billy, et on avait bien souvent du mal à distinguer ses joies ou ses peines...

On pouvait dire qu'elle était soulagée de sortir de la salle de réunion car après tout, ça allait faire plus de deux heures qu'elle était enfermée dans cette maudite salle. Écouter ses collègues et las grands dirigeant du journal parler...Elle ne devrait pas l'avouer mais au bout d'une heure elle avait décroché. Ne croyez pas que c'était une habitude chez elle. Normalement, Laura n'avait aucun problème de ce genre dans son travail mais ces derniers temps on pouvait dire qu'elle manquait un peu de concentration et surtout de volonté. Lau' n'avait plus vraiment la tête à tout ça...pour le moment mais c'était comme d'habitude: il fallait laisser faire le temps et blablabla.

C'est ainsi que la demoiselle sortie de la salle avec d'autres collègues, l'esprit un peu embrumé par toutes ces histoires de dates, de plans, d'architectures en pleine air...Puis, quand elle vit Billy à l'accueil, un sourire s'afficha sur ses lèvres, le premier de la matinée. Elle avait sûrement l'occasion de se vider la tête, de rigoler un peu et de penser à autre chose. Billy était un sorcier, comme elle. Ils se connaissaient depuis quelques temps déjà. Leur rencontre n'avait pas été facile. Au début, il y avait eu une certaine attirance entre eux et ils avaient même fini par coucher ensemble. Mais Laura s'était rendue compte que ce n'était pas le genre de relation qu'elle voulait avec lui. Billy et Lau' étaient plus qu'amis qu'autre chose. Ils s'amusaient même parfois à s'appeler frère et sœur de cœur. Bref! Cela allait lui faire du bien de le voir car le jeune homme n'avait pas vraiment de rapport avec sa famille. C'est vrai, normalement les personnes qui pouvaient lui redonner le sourire c'était Laurie, Léo et Ella. Les deux premiers étaient des membres de sa famille avec qui elle avait un peu de mal en ce moment et la dernière personne...peut-être parce qu'elle s'entendait trop bien avec Prue.

Complètement d'accord!

Toujours accrochée à son bras, Laura avait l'impression de respirer à nouveau. Elle se mettait dans la tête de ne pas trop penser à ses problèmes de famille, surtout à la mort de sa mère mais quand elle était toute seule dans son petit bureau, bah ce n'était pas évident. La solution était de ne pas rester toute seule mais...enfin bref! Elle était beaucoup trop compliquée à comprendre parfois. Au moins, Laurie, elle, était claire. Sa jumelle haïssait Prue et les Fondateurs, souffrait beaucoup et n'hésitait pas à le montrer et elle voulait rester seule. Laura, elle, ne savait pas ce qu'elle voulait et ça compliquait énormément sa petite vie d'avant. Vie où elle passait son temps chez elle, en allant voir souvent le reste de la famille et ayant comme activité parfois la chasse aux démons. Déjà que cette époque n'était pas vraiment tranquille mais alors aujourd'hui...C'était la fête comme on dit! Bras-dessus bras dessous dans la rue, Laura voyait parfois des regards intéressés de la gente féminine se poser sur Billy. Certains devaient croire qu'ils étaient ensemble. Ça la faisait doucement rire. Et le jeune brun répondit à sa question. En entendant sa réponse, Laura rit, le poussa légèrement et lui donna une petite tape à l'épaule.

Haan! Méchant! Puisque c'est ça, je t'accompagne juste au McDo pour un bon hamburger!

La blondinette lui tira la langue. Preuve qu'elle avait vraiment besoin de détente! Mais bon, retrouvons un peu notre sérieux. Laura se rapprocha et prit à nouveau son bras. La jeune femme sourit.

C'est bien si tu te décides enfin à te bouger à ce niveau. Moi? Bof! Deux heures coincés dans une salle de réunion à côté d'une collègue qui tape sur un clavier d'ordinateur comme un escargot modifié génétiquement pour qu'il soit encore plus lent, j'appelle pas ça intéressant!!!

Puis en quelques minutes, les deux jeunes gens commencèrent à apercevoir le McDonald qui n'était plus très loin.

Lorsqu'on les voyait tous les deux, ce pouvait effectivement être assez étrange de les voir aussi proches, et Billy imaginait aisément que les gens puissent les voir comme étant un couple nian nian et aimant. Il fallait pardonner à Billy sa description des couples, mais il n'en avait pas vraiment une bonne image, vu ce qu'il avait vécu durant des années. Il faut dire qu'avoir des parents divorcés, c'est une chose, mais les voir se déchirer en était une autre. Quoi que chez Billy, c'était encore pire. Ses parents ne se disputaient pas, comment le pouvaient-ils ? Ils n'étaient ensemble qu'à cause d'une erreur, une énième erreur que son père avait commise et qui avait couté le malheur de sa victime, tout comme celle de son fils ou de lui-même. En effet, il avait été marié à la mère de Billy alors qu'aucun des deux n'était amoureux. Sa mère, un ange entouré de démons ne pouvait même pas ouvrir la bouche sa craindre pour sa vie, ou pour encore pire. Alors non, Billy n'avait jamais vu ses parents se disuter, mais il avait vu tellement pire que sa vision du couple était assez médiocre et qu'il ne se marierait sans doute jamais. Tant par peur de souffrir, que par peur de faire autant de mal que ce que son père avait fait souffrir. Parce qu'au fond de lui, inconsciemment sans doute, il craignait de ressembler à ce tyran, cet être médiocre qui ne savait que faire le mal autour de lui. Il savait qu'il y avait des chances pour qu'il tourne mal lui aussi. Il avait été élevé ainsi, n'avait vu que ça. Il n'était même pas sûr de savoir différencier le bien du mal le jour où il serait face à un choix un peu trop difficile. Il savait qu'il ne fallait pas tuer et que c'était mal, rien de plus facile que de savoir cela, mais si un jour il se retrouvait avec pour mission de choisir ce qu'était le plus mal de tuer ou de torturer, il ne saurait pas. Et ce serait sans doute de même bien des fois. Il lui fallait refaire une éducation de 20 ans, mais il sentait déjà qu'il y arrivait, qu'il écoluait.

Bref, il imaginait que leurs gestes, leurs câlins, les mains qu'ils se tenaient souvent, ou simplement le fait de marcher bras dessus, bras dessous comme maintenant laissait croire à tout le monde qu'ils étaient ensemble. Ils étaient excessivement complices, et cela poussait sans doute les gens qui les voyaient à se demander ce qu'ils étainet l'un pour l'autre. Mais non, ils n'étaient qu'amis. De très très très grands amis, des frères et des soeurs de coeur qui se comprenaient, se soutenaient, s'aimaient peut-être même plus que des amants. Il savait par exemple qu'elle avait perdu sa mère, et il était là pour l'aider. Si ça avait été son père, il n'aurait pas compris sa peine, mais dans le cas de la mère, tout était différent. Billy aimait sa mère. Il n'avait eu l'occasion de rire beaucoup avec elle, mais il l'aimait sans doute plus qu'il n'aimait quiconque et la voir souffrir chaque jour lui faisait mal. Elle n'était que la femme du maître, peut-être rabaissée plus bas qu'une domestique parce qu'elle était justement un ange. Et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il haïssait les Fondateurs, et que dès qu'il en rencontrerait un, ses nerfs ne tiendraient peut-être pas bien longtemps... Il espérait le contraire, mais sa haine contre eux était grande, très grande. La jeune femme lui donna une légère tappe sur l'épaule, le faisant rire avant qu'il ne la pousse un peu à son tour.

"Hey ! C'est pas ma faute si je suis de bien meilleure compagnie de 2 feuilles de salades ! Et j'espère bien que tu prendras un hamburger, sinon on me dira que je mange avec...con une tortuga ! Como se dice...si ! Une tortue !"

Le genre de paroles qu'il ne dirait jamais à quiconque d'autre que sa meilleure amie. Bon, OK, il avait eu un bug et avait été forcé de cherché le mot en anglais, mais on ne s'improvisait pas américain, on l'était où on le devenait. Et puis, il ne voulait pas oublier ses racines, ce qu'il fuyait, ce pourquoi il se battait. Il ne voulait pas. D'autant qu'il comptait retourner en Espagne, un jour ou l'autre. Elle lui fit remarquer que le fait qu'au niveau travail il commence à réagir c'était bien et il eut un sourire

"Il faut bien, je ne vais pas rester les bras ballants toutes ma vie. Prof d'espagnol, t'en penses quoi ? Un escargot tu dis ? A ouais, c'est peut-être mieux que la tortue au fond. Dis-toi que cet après midi ce sera mieux. D'autant que tu m'auras vu "

HJ: Je suis désolé pour cet impardonnable retard Embarassed

C'est vrai, c'est ce qu'on pouvait penser quand on se fiait aux apparences, qu'ils étaient un joli petit couple, tout frai et tout mignon. Laura ne disait pas qu'être avec Billy de cette manière la dérangerait car après tout, il avait tout de l'homme parfait. Enfin, avec elle après, elle ne cherchait pas vraiment à en savoir plus. D'ailleurs, quand elle y repensant, Lau' ne connaissait pas grand chose de son cher frère de cœur alors que lui, savait beaucoup de choses sûr elle. En même temps, si à chaque fois qu'on rencontrait quelqu'un on lui demandait de tout raconter sur sa vie à chaque fois...Wow! Il en faudrait du temps! Surtout dans son cas à elle, si elle était forcée de raconter tous ses secrets, ça poserait un large problème. Après tout, chacun avait le droit d'avoir ses petits secrets même si elle était loin de se douter de ce que cacher le passé de Billy. Comment elle réagirait? Très bonne question mais je pense pouvoir vous dire que ça fera pas mal de dégâts.

Bref! Revenons-en à notre soit disant petit couple. Laura croisait de temps en temps le regard de toutes ces minettes qui posaient leurs regards sur Billy puis, en voyant qu'il était accompagné, semblait prendre un air frustré et résolu très souvent. Cela ne dérangeait pas la jeune femme à ce moment qu'on croit qu'elle soit en couple avec son meilleur, ça l'amusait plutôt. Surtout quand on pensait que Billy et elle avait été pendant une nuit un peu plus que des amis. Mais ils s'étaient mis tous les deux d'accord en quelque sorte, le lendemain pour se dire que c'était une erreur, qu'ils étaient des amis, voilà tout. Aujourd'hui, Laura ne regrettait pas cette décision, il avait toute sa confiance. Quoi ? Vous n'avez jamais vu une femme et un homme être de simples amis ? C'est si bizarre ? Donc, les deux compères marchaient toujours bras-dessus bras dessous, au milieu des gens. Billy la poussa comme elle l'avait fait avant, le tout dans un grand éclat de rire de la part des deux jeunes gens.

Maintenant que tu m'as dit ça je vais peut-être prendre une salade rien que pour te faire chi*r nah! Et puis, c'est nouveau, depuis quand je ressemble à une tortue moi ???

D'accord, les tortues c'était mignon mais quand même! Elle avait vraiment une tête de tortue ? Bon, elle allait peut-être prendre un bon hamburger au lieu d'une salade. Déjà, manger des salades le midi lors de sa pause devenait un peu...saoulant. Et puis manger au McDO avec Billy promettait d'être amusant, vu comment c'était parti. Par contre, quand elle mangeait avec lui le midi, Laura était souvent en retard pour revenir au Runway après...Il allait falloir qu'elle fasse gaffe.

Je te vois bien en prof' d'espagnol. Je connais des élèves qui vont être contentes...Naaaan! Je préfère la tortue! Au moins elle, elle bave pas!

elle marqua une pause et haussa un sourcil en entendant la fin de sa phrase,

Mmm...Ça va votre tête M.Santiago?

Ce qui se traduisait par: "T'as pas la grosse tête Billy?". M'enfin, passons. ils arrivèrent devant le Mcdo. De nombreuses voitures étaient garées sur le parking et Laura apercevait les silhouettes de nombreuses personnes à travers les vitres colorées. Alors qu'elle ouvrait la porte d'entrée, la demoiselle se retourna vers son ami, un sourire taquin aux lèvres.

Je suppose que tu prendras le menu enfant pour avoir le cadeau hein?

Couple ravissant, deux personnes magnifiques. C'était-il pas mignon tout plein tout cela ? Bon, OK, il exagérait un peu en parlant de deux personnes magnifiques. Billy ne se sentait pas vraiment comme quelqu'un de génial et compagnie. Bien sûr, en contre-partie, son amie était superbe. C'était sans doute le plus drôle. Si son charme latin avait tendance à opérer sur les demoiselles, il en était de même pour Laura. Les hommes avaient tendance à regarder vers eux, enfin, vers elle. Et pour être parfaitement honnête, Billy adorait voir leurs visages après que son meilleur ami soit passé à l'action. C'était une chose qui l'amusait énormément. A chaque fois qu'il en voyait un regardait un peu trop, un petit geste comme un baiser sur la joue, prendre sa main, il trouvait toujours un geste pour rendre les hommes qui regardaient un peu trop Laura complètement jaloux. Pourtant, ce n'était pas parce qu'il était amoureux. Loin de là. Il aurait pû, facilement sans doute mais ce n'était pas arrivé. Leur nuit ensemble le leur avait bien montré. Ils n'étaient que des amis, de grands amis, les meilleurs, des frères et soeurs. Ce n'était pas de la jalousie, pas du tout. Il était certain qu'il ferait sans doute passer un réel test si un jour la jeune femme lui présentait un petit-ami et lui menerait la vie dure pendant quelques temps pour vérifier qu'il méritait bien la jeune femme, mais ce n'était pas de la jalousie. Juste pour s'assurer qu'il était assez bien pour Laura, et en ce moment pour voir les visages de ces types qui le faisaient rire. Rien d'autre.

Bien sûr, Billy ne disait pas tout à sa grande amie, ne serait-ce que son passé, il n'était pas fou. Elle ne lui pardonnerait peut-être pas, elle ne voudrait peut-être pas avoir affaire à ce menteur qui était en réalité un démon. Il savait toutefois que s'il continuait à lui mentir, il prenait le risque qu'elle ne pense qu'il était là pour la tuer. Ce qui était tout sauf la vérité. Mais c'était si difficile à dire. La chose qu'il avait de plus précieux était l'amitié de la jeune femme. D'ailleurs, c'était sans doute la seule chose qu'il avait, pour le moment. Il ne pouvait pas se permettre de la perdre comme ça, pour une anerie, pour son passé. Il ne pouvait pas, point à la ligne. Il refusait de voir leur amitié détruite, alors il préférait se taire. Ce n'était pas là bonne solution sans doute, mais s'en était une qu'il avait choisi pour se sauver en quelques sortes. C'est vrai que les gens ne pouvaient même pas imaginer qu'ils n'étaient pas ensemble parce que pour tout le monde, une amitié homme/femme était toujours ambigue. Et bien pas la leur ! Au début, elle l'avait peut-être un peu été mais non, désormais, ils n'étaient que des amis. Ce qui était déjà pas mal si vous voulez tout savoir ! Ils éclatèrent de rire. Comme toujours ensemble. Lorsque la conversation était sérieuse, l'un comme l'autre restait sérieux pour s'aider et se soutenir mutuellement, mais dès lors qu'il s'agissait d'être ensemble juste pour être ensemble, ils passaient leur vie à rire. A croire qu'ils étaient fait pour s'entendre au fond.

"Tu ferais pas ça quand même ! Moi je te force à manger sinon ! Meuh non, tu ressembles pas à une tortue, t'inquiète pas, tu es superbe... Enfin, évite de faire cette tête là hein? Parce que tu me donnes la frousse"

Nouveau rire de la part de Billy qui disait n'importe quoi rien que pour taquiner son amie. Il n'en pensait pas un mot, mais ça le faisait rire. Il adorait taquiner Miss Laura, et elle le lui rendait bien pour tout dire.

"Je ne sais pas encore, mais c'est vrai que si je ne peux pas être prof d'espagnol, qui pourrait l'être dans ce pays ? Surtout si les jeunes filles se sentent heureuses en ma douce présence. Mais qui te dis que tu ne baves pas ? Ma tête va bien oui, elle passe encore dans les portes. Oses dire que je ne suis pas de bonne compagnie... Lorsque je ne sous entend pas que tu baves"

Un large sourire Colgate étiré sur ses lèvres, Billy se la jouait en ce moment précis, et finalement, décidant qu'il n'allait pas passait sa vie à taquiner la jeune femme avec cette histoire parfaitement farfelue et inventée de toutes pièces, il déposa un baiser sur sa joue pour se faire pardonner. Non, elle ne bavait pas. Mais il avait été tenté par le fait de le lui dire, et il ne le regrettait pas au fond. Elle ouvrit la porte, qu'il tenu aussitôt pour la laisser entrer en souriant.

"Tu me connais... C'est quoi le jouet au fait ? Bon, je verrait bien, surprise surprise ! Tu veux quoi toi ? Je vais commander à la charmante serveuse"

Oui, Billy prenait toujours le menu enfant à McDo, et puis un autre menu pour adulte pour combler son estomac dévastateur et excessivement grand. Un véritable gouvre sans fin.

» Enfin {Laura*}
» Comme guidée {Laura